DépÎt de la plainte
Votre dépÎt de plainte avec constitution de partie civile se fait par un courrier daté et signé ou par déclaration orale devant le juge d'instruction.
Si votre plainte est transmise par courrier, vous devez indiquer les éléments suivants :
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Votre volonté de porter plainte et de vous constituer partie civile
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Faits dénoncés pour lesquels vous vous considérez victime (donner la qualification juridique du délit ou du crime n'est pas indispensable)
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IdentitĂ© de l'auteur prĂ©sumĂ© des faits (sinon la plainte doit ĂȘtre contre X)
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Adresse en France
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Informations sur votre plainte simple qui n'a pas abouti (avec les justificatifs)
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Demande de dommages-intĂ©rĂȘts Ă©ventuelle
Vous pouvez utiliser un modÚle de courrier ou bien le rédiger sur papier libre.
ModĂšle de document
Porter plainte avec constitution de partie civile
Attention :
si la plainte avec constitution de partie civile concerne un délit de presse (injure, diffamation...),vous devez indiquer les infractions et les textes de loi applicables pour les faits que vous dénoncez.
Votre courrier est adressé par lettre simple ou recommandée avec accusé de réception au juge d'instruction du tribunal judiciaire du lieu de l'infraction ou du domicile de l'auteur de l'infraction.
Dans chaque tribunal, un juge d'instruction est chargé de recevoir toutes les plaintes avec constitution de partie civile. Il s'agit généralement du doyen des juges d'instruction, c'est-à -dire le magistrat exerçant depuis le plus longtemps cette fonction.
Vous pouvez ĂȘtre assistĂ© par un avocat.
DépÎt d'une consignation
AprÚs le dépÎt d'une plainte avec constitution de partie civile, le doyen des juges d'instruction demande au plaignant de verser une somme d'argent appelée consignation. Le juge fixe le montant de cette consignation en fonction des revenus du plaignant.
La consignation doit ĂȘtre payĂ©e dans un dĂ©lai fixĂ© par le juge. Si ce dĂ©lai n'est pas respectĂ©, la plainte peut ĂȘtre rejetĂ©e.
Cette somme vient garantir le paiement d'une Ă©ventuelle amende prononcĂ©e dans le cas oĂč la plainte s'avĂ©rerait abusive (faits inventĂ©s...). Cette amende est de 15 000 ⏠maximum.
Dans les autres cas, la consignation est rendue Ă la fin de l'enquĂȘte, qu'il y ait ou non un procĂšs.
Attention :
le plaignant n'a pas à verser une consignation s'il a obtenu l'aide juridictionnelle pour cette procédure. Il peut également ne pas avoir à verser de consignation sur décision du juge.
Transmission au procureur
La plainte est ensuite transmise par le doyen des juges d'instruction au procureur de la République pour qu'il donne un avis appelé réquisitions.
Avant de prendre ses réquisitions, le procureur de la République peut demander au juge d'instruction :
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d'auditionner la partie civile
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et un dĂ©lai de 3 mois pour poursuivre l'enquĂȘte.
Dans ses réquisitions, le procureur de la République peut demander au juge d'instruction d'ouvrir une information judiciaire. Il peut aussi lui demander de pas prendre en compte la plainte (par exemple, s'il estime que les faits ne constituent pas une infraction).
Ă noter
lorsque le procureur demande au juge de pas prendre en compte la plainte, il peut indiquer à la victime qu'elle peut utiliser la procédure de citation directe pour faire convoquer le suspect devant le tribunal.
Décision du juge d'instruction
Le doyen des juges d'instruction peut décider de suivre ou de ne pas suivre les réquisitions du procureur de la République.
Le juge peut entendre le plaignant de sa propre initiative ou Ă la demande du procureur.
Si le doyen dĂ©cide d'ouvrir une information judiciaire, il dĂ©signe alors le juge d'instruction chargĂ© d'enquĂȘter. Il peut se dĂ©signer lui-mĂȘme.
Si le juge refuse, il prendra une ordonnance de refus d'informer. Tel est le cas si les faits dĂ©noncĂ©s ne sont pas une infraction pĂ©nale ou s'ils ont manifestement pas Ă©tĂ© commis. En cas de refus d'informer, l'enquĂȘte n'est pas lancĂ©e.
Le plaignant peut faire appel de la décision de refus d'informer dans les 10 jours suivant la notification de cette décision. L'appel doit se faire sur place par une déclaration auprÚs du greffier du juge d'instruction. Cette déclaration est signée par le greffier et par le plaignant ou son avocat.
C'est la chambre de l'instruction de la cour d'appel qui examine les recours sur les décisions de refus d'informer.
Ă noter
si le juge d'instruction refuse d'ouvrir une information judiciaire, la personne visĂ©e par la plainte peut poursuivre le plaignant pour dĂ©nonciation calomnieuse et demander le versement de dommages-intĂ©rĂȘts.